[RP] Autour de la Forteresse

Belk suivit les instructions du Brise-Fer. Il attrapa deux tonnelets de bière en tenant son bâton sous son aisselle gauche et mit un premier pied sur le radeau tanguant. Il vérifia la stabilité en appliquant quelques pressions et avança sa seconde jambe. Une fois au centre il se retourna tout sourire.

C'est bon, vous pouvez m'pousser !

Olaf regarda, d'un oeil peu rassuré, le prêtre des runes qui montait précautionneusement sur le radeau. C'est avec soulagement qu'il vit celui s'intaller sans tomber.

-Attend juste une minute avant de le pousser Jadis, j'vais d'abord attacher une corde au radeau. On sait jamais, j'ai pas envie que le courant l'emporte...avec notre bière. Pi comme ça on pourra facilement le ramener de ce côté de la rivière.
Une fois qu'il eut terminer son noeud et vérifié sa solidité, le brise-fer balança une autre corde à Belk.
-Tiens, tu l'attacheras de l'autre côté du radeau comme ça t'auras juste à tirer dessus pour nous faire traverser.

Olaf hocha alors de la tête en direction de l'ingénieur.
-Maintenant tu peux y aller, Jadis.

Sous l'impulsion de l'ingénieur, le frêle radeau s'écarta du bord brusquement. Le mouvement pour le moins inattendu déséquilibra le Prêtre des Runes qui tenta tant bien que mal de rester debout en donnant des coups de bassins dans tous les sens. Cet exercice qu'il maitrisait, somme toutes, assez mal n'eut pour seul effet que de faire tanguer davantage l'embarcation sommaire. Celle-ci valsait désormais, dans d'amples mouvements latéraux, à droite, puis à gauche. Belk se trouvait à peu près au milieu quand, suite à un ballotement particulièrement violent, il tomba lourdement sur le plancher. Malheureusement, sa chute le força à se séparer d'un des deux tonneaux qu'il portait sous ses bras. Il vit le baril tomber à l'eau et glisser au loin...

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Les yeux exorbités, l'air effaré, sa main désormais libre cramponné au bord du radeau il regarda encore quelques instants la bière qui s'échappait. Une larme perla au coin de son œil et coula le long de sa barbe hirsute. Il n'osa pas tourner la tête, de peur de rencontrer le regard, sans doute furieux, de ses trois comparses. Le visage empourpré par la honte, il se releva lentement et s'aperçut qu'il était arrivé sur l'autre rive. Il empoigna la corde qu'on lui avait attribué et la noua à un rocher saillant avoisinant. Encore totalement désemparé, le Nain s'écrasa dans l'herbe, les bras ballants et les yeux dans le vide.

Tandis que le prêtre des runes sanglotait et que Jadis traversait avec le dernier chargement de materiel, une terrible explosion venant des entrailles de la forteresse se fit clairement entendre. Olaf jeta immédiatement un regard inquiet à son patriarche.
-Theon est à l'interieur...

Dans l'instant le brise-fer se retourna et hurla en direction de Belk.
-Allez, tires le radeau, viiiiiiteu! Faut qu'on traverse immédiatement, nous devons porter secours à notre frère d'arme! M'est avis qu'il s'est de nouveau mit dans de sales draps...
Impatient, Olaf saisit alors la corde à laquelle le radeau était attaché, prêt à le ramener dès que Jadis aurait débarqué avec le reste du materiel.



[hrp] c'est pas qu'on traine mais on veut pas aller plus vite que la musique et on se fait des politesses avant de reposter vu qu'on est que 3 à être actifs. Si t'y tiens Aki, on peut speeder et arriver au niveau de Theon et Mordrep en 10s, suffira de dire qu'on a bu de la Bugman. [hrp]

Jadis était sur le radeau avec les pelles pioches et le tonneau de poudre. L'explosion l'avait mis en alerte et le tangag du bateau ne l'effrayait pas: ses mains étaient étroitement serrées autour de la corde et ses bras vigoureux tiraient pour faie avancer le lourd chargement. En quelques impulsions bien senties, il percuta la berge, envoya rouler le tonneau de poudre et jeta pêle mêle le chargement avant de renvoyer le radeau vers Olaf.

A toi Olaf!

Jadis tira de toutes ses forces et, lorsqu'il atteignit la berge, il balança le materiel dans l'herbe et repoussa immédiatement le radeau. Aidé par son patriarche, Olaf se démena pour ramener l'embarcation sur sa rive en quelques secondes. Après une légère hésitation, le lourd brise-fer monta précautionneusement sur le radeau et se plaça au centre de celui-ci, en position accroupie.

-Ok Arnf, ça a l'air relativement stable. Monte, on est partit.
Le longue-barbe, qui avait affronté nombre d'horreurs dans les mines sans jamais trembler, se mit à paniquer lorsque le martelier fit vaciller le frêle esquif en montant à son bord.
-Héééé! Doucement! J'ai pas envie de couler. Tirez vous autres, vous attendez quoi? Que je rouille?
La voix tremblante et énervée d'Olaf en disait long sur ses sentiments à l'égard de l'eau.
*me faire écarteler, d'accord, mais mourrir noyé et sans combattre, jamais!...j'aurai tellement la honte que Grimnir ne m'accepterait pas dans son Hall...*

Maladroitement Arnfiarnunn tentait de prendre place sur le radeau.
En apercevant l'eau qui s'infiltrait par de multiples interstices il pria Grimnir pour ne pas finir comme ce tonneau de bière qui disparaissait sur les flots...

Et c'est avec soulagement qu'il vit Belk se saisir de la corde qui les reliait à la rive.

Allé Belk, nous laisse pas sombrer ce radeau m'inspire pas confiance!

*Qu'est ce qu'il est molasson...*

Ils étaient tous passés avec le matériel! Jadis se retourna pour apprécier de ne plus être sur la charette en la regardant sur l'autre rive. Le sort des pauvres bêtes ne leur appartenait plus.
Il observa alors la forteresse attentivement pour la première fois. Elle était extraordinairement bien conversée, même si l'on voyait les traces de siècles de combats et l'aspect "lugubre" des lieux abandonnés. La magnificience de cet ouvrage fit s'extasier Jadis plusieurs minutes. Pour y entrer, il allait falloir passer par le gigantesque et majestueux pont érodé par le temps.
Jadis jeta un coup d'oeil vers ses compères qui semblaient aussi sublimés que lui. Un sourire se dessina sur son visage et il se mit à ramasser deux pioches tout en faisant rouler le tonneau de poudre vers l'entrée de la forteresse.

Vous venez? demanda t ild'un ton enjoué.

Tandis que Jadis commençait à pousser son tonneau de poudre, Olaf passa son bouclier en bandoulière, ramasse les cordes et les posa son son épaule, puis il prit le dernier tonneau de bière, le serrant dans ses bras, et se mit en marche.
*j'laisserai personne te faire du mal...mon précieux*