[Background] Kronor Episode 1 : l'Ascension des Ténèbres*

[Hrp] Mon BG se fera en plusieurs épisodes séparées de plusieurs parties, ces parties serons publiées dans le même sujet que l'épisode. Voilà, il s'agit de l'histoire de mon personnage à partir d'un moment précis mais le récit se fera entrecoupé de Flashsbacks assez nombreux, mais rassurez-vous, on m'a ssuré que ça restait très lisible. Bonne lecture.
De plus, ayant besoin d'un socle historique assez ancien j'ai prit comme principe que le BG de WAR Online (et donc du mien) commençait une dizaine d'années après la Tempête du Chaos menée par Archaon... Si ça gène ou si c'est incorect veuillez me le signaler très rapidement.
Merci ]


L’homme au visage marqué par la croix à huit flèches sourit d’un air malicieux. Ses yeux rougeoyants furent la dernière chose que Kronor pu voir avant de sentir un kriss de torture lui arracher un morceau de chair de la hanche.
Un hurlement de douleur perça la nuit éternelle régnant ici, près d’une sombre forteresse sinistre.

***

_Comment me trouves-tu Kronor ?

La charmante dame se dandinait mélodieusement dans sa robe rouge et or. Elle était blonde, au visage juvénile, jovial, très jolie. Kronor resta bouche bée devant elle, il la contempla sous toutes ses formes avant de balbutier :

_Tu es… hum… vraiment… très belle *gloups*
_C’est vrai ? La jeune fille rougit, ce qui mit mal à l’aise le jeune homme.

Kronor était un jeune garçon brun, aux yeux sombres et à la carrure mince, mais pourtant de musculature très correct. Il avait suivi une formation de combat depuis l’âge de 12 ans dans la réserve de l’armée impériale, formé à l’art de l’épée, de la hallebarde, de la flamberge et du pistolet, Kronor était un guerrier respecté dans son régiment, tout comme les autres, il n’avait pas connu, ou sommairement la dernière Grande Guerre contre le Chaos, mené par Archaon le Seigneur de l’Apocalypse. Kronor était le dernier représentant de sa famille, les Schoppendorf, dont la demeure fortifiée se trouvait à l’est de Middenheim, et fut rasé par les serviteurs de Khôrne. Le père de Kronor avait été décapité par Haargroth le Champion de Khôrne en personne Et l’enfant avait fuit avec ses deux sœurs vers Altdörf. Cette expérience dont il avait un faible souvenir ne semblait plus l’affecter aujourd’hui, si ce n’est qu’il détestait le Chaos comme n’importe quel homme normal. Et d’autant plus ces derniers temps alors qu’une Guerre semblait se préparer de nouveau. Une peste mystérieuse s’était propagée dans tout l’Empire et des mouvements de paniques gagnaient les rues des grandes villes. Mais ici, dans ce petit village à l’est de Nuln, Kronor vivait de la plus agréable manière possible, avec sa fiancée, tout en se formant au combat.
Kronor avait pour objectif d’intégrer la très renommée Reiksguard, l’ordre de chevalerie protecteur de l’Empereur lui-même.

La jeune fille passa ses bras autour du cou de Kronor Schoppendorf et le regarda dans les yeux.

_Mon chéri, n’as-tu pas peur de ce qui se passe dans notre Empire ces derniers mois ? je veux dire… Hullicia a été infectée par cette maladie, et elle est morte, je veux dire… j’ai peur…
_Ecoutes, on a déjà parlés de ça, je sais ce que tu ressens, moi aussi j’ai peur… Je sais où tu veux en revenir, mais si demain, pendant la cérémonie je suis choisi par le Comte Electeur pour intégrer la Reiksguard, alors j’accomplirai mon devoir, au nom de Sigmar et de l’Empereur, j’irai à Altdörf et ferai ce qui doit être fait…
_Mais si tu te faisais tué ? Je ne m’en remettrai pas tu comprends ça ? Pas toi !
_C’est un débat stérile ma chérie, tu connais ma détermination…

Sur ces mots, la jeune fille embrassa Kronor, d’un long baiser langoureux, et sur ce souvenir Kronor fut rattrapé par la réalité.

***

_Aaaaarrrrggghhhlll !!!!!!!!!!!!!!!!!

Kronor n’en pouvait plus.

_Tuez-moi ! Tuez-moi ! Qu’on en finisse !

Le cultiste du Chaos, cette vermine, éclata de rire. Il lécha, vicieux, la plaie de Kronor de sa langue purulente ce qui le fit gémir de plaisir. Kronor quant à lui serra les dents, priant Sigmar de lui donner une mort rapide, tout ceci n’avait que trop duré.

_Tu souffrira limace ! Tu souffriras et par les affres du Chaos tu pourriras ici même, ton corps ne sera plus que pourriture que tu vivras encore et encore ! Eternellement, où tu souffriras jusqu’à ta dernière poussière !

Kronor hurla de nouveau quand le cultiste frappa le torse du malheureux chevalier dans un coup droit élégant, creusant une profonde plaie sanglante.

Comment était-il arrivé là ? Pourquoi avait-il quitté son Empire, sa maison, sa fiancée ? Il en arrivait à un point où il serait heureux de retrouver ses petites pestes de halfings, ses anciens voisins de champ…

[A suivre]

ouaiii les fameux récit de Kronor, j'en ai déjà lu et les ti nains et ti numain vous allez vous faire la sangria dessus....

(dsl Tzeentch pour ces paroles j'aurais du parler correctement: "vont se faire pipi dessus...")

________________________________________
*** Vive Obscur, vive Tzeentch***

Le cultiste envoya deux coups de poings au visage du malheureux chevalier de la Reiksguard. Les mains gantées, métalliques donnèrent l’impulsion nécessaire pour complètement fracturer la mâchoire de Kronor. Celui-ci ne pu même pas hurler dans sa douleur implacable et jes jets de sang jaillirent des gencives, du fond de la gorge et du nez.

_Oh ! On dirait que je t’ai décalé quelque chose ! Attends je vais te remettre ça en place.

Avec un sourire dément, Le cultiste prit des deux mains le bas de la mâchoire de l’homme et la remit en place dans un craquement sonore terrifiant. Kronor ne pouvait toujours hurler, trop éberlué, trop abasourdi. Les larmes et le désespoir même cachaient sa vue à présent. Il ne voyait même plus le visage de son bourreau…

_Non… j’ai mieux pour toi ! Tu porteras la marque du Chaos à jamais ! Afin que ceux que tu aimes ne te reconnaissent plus que comme leur ennemi !

Le cultiste disparut du champ de vision flou de Kronor et celui-ci perdit connaissance.

***

La cérémonie s’était bien passée. Kronor n’avait jamais été aussi fier. Il avait reçu l’immense honneur d’intégrer la Reiksguard, l’ordre de chevalerie impérial le plus renommé. Il faisait maintenant partie de l’élite de son Bien-Aimé Empire.
Il s’était agenouillé devant le comte Electeur, représentant de l’Empereur lui-même, qui lui avait offert l’épée emblème de l’ordre, à lui et trois de ses compagnons. IL savait le regard de sa douce dame pointé sur lui, l’admirant peut-être. Shala était effectivement là, plus loin, elle regardait la scène aux côtés de quelques nobles et dames de la Haute société. Malgré la réjouissance momentanée de l’évènement, personne n’était porteur d’une réelle bonne humeur. La peste chaotique avait atteinte les rues d’Altdorf, et maintenant, les impériaux affrontaient des mutants du Chaos hantant les rues la nuit et depuis peu, le jour. La Cour Impérial craignait même l’action de plusieurs traîtres cachés jusque dans la Haute Société, des traîtres au service de Tzeentch le Grand Manipulateur. Ce nom, Kronor ne le connaissait pas, d’ailleurs bien peu le connaissaient, et ceux qui avaient cherchés à en savoir plus étaient morts, ou avaient sombrés dans la folie la plus ignoble. On ne touchait pas au Chaos sans en être souillé par sa marque pourrie.
De toutes ses préoccupations Kronor n’en avait cure, pour le moment il se contentait de brandir fierement sa nouvelle arme. Une épée magnifique incrustée d’or et de quelques bijoux, portant l’insigne de la tête du griffon, la marque de l’Empereur, de la Reiksguard.

Kronor s’était cependant inquiété de la présence inhabituelle apparemment de plusieurs autres personnages importants. Tous portaient de lourdes armures, et accompagnés d’un porteur de bannière. Kronor reconnut néanmoins plusieurs d’entre elles, notamment le Loup Blanc du Middenheim, et un insigne de la fameuse Garde Teutogen dont Kronor avait entendu narrer les exploits durant la dernière Guerre. Un envoyé du Talabecland que Kronor ne connaissait que trop bien, portant fièrement la bannière noire, rouge et blanche. Les deux autres, l’homme ne les connaissaient pas.

_Sir Schoppendorf, chevalier de l’Ordre de la Reiksguard ! S’exclamait le Reikmarshall arrivé peu de temps avant. Vous êtes consigné à Altdorf ! Vous attendrez vos ordres à la caserne Nord avec le 77ème régiment ! Rompez !

Après l’honneur, après la cérémonie arrivait la dure réalité. Celle du combat imminent, celle des ordres crachés par les supérieurs, celle de la vie difficile d’un soldat d’élite impérial.

Kronor avait eut le temps d’embrasser longuement Shala avant de partir avec ses trois compagnons rejoindre le 77ème régiment d’infanterie de la Reiksguard. Encadrés par les autres soldats de parade, Kronor, Harkut et Torgus s’avançait rapidement dans les rues désertées et sinistre d’Altdorf. Kronor se souvenait de ce coin, en période de calme. Ces rues étaient fréquentées par des ménestrels, des druides, des badaus, des commerçants, des femmes et des enfants, faisant leurs marchés… les enfants riaient et jouaient aux guerriers contre des ennemis fantastiques et imaginaires… Non, là seule l’obscurité et la peur rampait sur les pavés de l’avenue. Il y avait même de temps à autres des cadavres jonchant les trottoirs. La puanteur qui se répandait ici était infecte, à tel point que les trois nouveaux soldats ne furent pas mécontents d’arriver à destination…

***

Une croix à huit flèches, un crâne en son centre. Kronor vit cette image dans le vague des images troublées qu’il pouvait encore percevoir. Puis, plus distinctement il comprit qu’un énorme symbole - dont il redoutait l’apparition car la marque signifiait la Malédiction, le Mal Absolu, le Chaos Universel – en métal porté au rouge s’approchait dangereusement de sa poitrine. Derrière, un rire strident et satisfait.

_Tu seras marqué à jamais par la Marque du Chaos ! Tu sentiras la puissance du Chaos parcourir ton corps jusqu’à ce que tu ne sois plus qu’un tas de chair informe et purulent !

Et le symbole porté au rouge frappa la poitrine du malheureux prisonnier, qui ne hurla pas au contact mais dont les tremblements et les frémissements trahissaient une douleur intense. De nouvelles larmes coulèrent sur ses joues, et, les yeux fermés, il revoyait sa douce Shala.

***

Le visage fin et mélodieux parcourait son rêve. Shala était la femme qu’il aimait plus que tout au monde. Elle était repartie à Vandemap, son village, non loin de Nuln et du Mootland. Lui, Kronor Schoppendorf était resté ici, dans la capitale de l’Empire, autrefois si active et prestigieuse et qui aujourd’hui cachait en son sein la mort et la désolation. Personne ne riait, personne ne souriait. Tous semblaient attendre une fin imminente.

C’est alors que le Reikmarshall en personne jaillit au galop dans la cour intérieur de la caserne. Entendant les bruits dehors, Kronor et ses deux compagnons, à qui il avait très peu parlé ses dernières heures, sortirent en trombe pour voir l’imposant chef de la Reiksguard. On disait qu’il ne tenait ses ordres que de l’Empereur en personne. Il tendit un parchemin enroulé à l’officier du régiment et repartit sans ajouter un mot, au triple galop, aussi vite qu’il était venu.

Après plusieurs instants passés à lire la lettre, l’officier partir dans ses quartiers et les mugles sonnèrent le rassemblement. Dans quelques instants, Kronor allait apprendre qu’ils seraient, lui et son régiment, envoyés en poste aux frontières de Kislev pour prévenir d’une éventuelle attaque venue du Nord, et ce genre d’attaque ne pouvait venir que d’un seul ennemi possible… Surtout en faisant déplacer la Reiksguard elle-même…

Le Chaos revenait, et avec lui, la Guerre.

[A suivre]

Kronor laissa sa tête tomber en avant, ses yeux s’ouvrirent alors sur ce qui provoquait une douleur lancinante et brûlante en travers de sa poitrine. Une marque du Chaos, la peau brûlée par le fer porté au rouge, formant la croix à huit flèches. Remarquant du retour à la conscience de son prisonnier, le cultiste éclata de rire, un rire sournois et ténébreux.

_Tu vois ? Maintenant, tu vas comprendre ce que c’est d’être rejeté, d’être considéré comme un ennemi, un traître, une pourriture !

Cette fois le cultiste n’avait pas parlé de son ton heureux et jouissif, il semblait en colère, et Kronor ne comprenait pas pourquoi. D’ailleurs il n’entendait que la moitié de ses mots.

_J’ai décidé de te laisser la vie sauve, mais ce ne sera pas avant de t’avoir fait comprendre que la véritable douleur ne demeure pas dans la chair ! Tu vas contempler le visage de tes bien-aimés ! Tu vas les voir ! Ils verront ce que tu portes ! Tu seras rejeté ! Par tous ceux que tu aimes ! Et là, seulement tu apprendras que la véritable douleur se trouve ici…

Le cultiste pointa son kriss cérémonial enroulé vers le côté de la poitrine où se trouvait le cœur.

_Tu sauras ce que j’ai enduré ! Comme tous les autres ! Vous apprendrez que seul Sharnaar * (Slaanesh) accueille les âmes perdues pour leur offrir la rédemption dans le tourment ! Ou la mort vous fauchera comme de vulgaires insectes !

Le cultiste laissa sa colère s’apaiser quelques instants, et reprit son air sadique et jouissif des souffrances qu’il pouvait faire subir à son prisonnier. Le cultiste portant sur son avant-bras un profond tatouage, fait de sang coagulé et de chair noircie, symbolisant l’emblème des serviteurs de Slaanesh, le Prince du Chaos et Dieu des tourments et des plaisirs pervers.

_Mais avant d’en arriver à ce plaisir des adieux ! Laisses-moi encore te faire souffrir ! Tu as de la chance finalement, j’envie ce que je t’inflige… mmmmh… si seulement je pouvais souffrir comme toi en ce moment…

Le cultiste se caressa délicatement le cou du bout de son kriss, trouant délicatement une portion de sa chair et gémit de plaisir quand son propre sang coula sur le sol. Il sourit d’un air pervers en s’approchant du prisonnier terrifié. Kronor ferma les yeux, comment avait-il fait pour atterrir ici ? Il ne voulait que retrouver Shala et retourner auprès des siens…

***

_Je me demande comment le marshall va réagir quand je lui montrerai ma nouvelle invention…

Harkut marchait aux côtés de Kronor, de Torgus et d’un quatrième soldat. La pénombre reignait ici en maîtresse absolue. Ils longeaient le fleuve Lynsk à l’est des ruines dévastées d’Erengrad. Cette cité, jadis fier port kislévite et elfe, avait été anéantie par l’ost d’Archaon pendant la dernière Guerre, et ce malgré une résistance héroïque des défenseurs. Mais à cette époque, personne ne pouvait résister à une armée chaotique en pleine charge. Archaon avait lui-même souillé de ses pas les pavés de la cité portuaire.

Les quatre soldats accomplissaient une simple patrouille de reconnaissance. Les 77ème, 63ème et 52ème régiments d’infanterie de la Reiksguard avaient rejoint le fort de Bohsenfels, à l’extrême ouest d’une ligne de front qui commençait à se former car l’Empereur craignait une attaque du Chaos dans les prochaines semaines. Sur les dents, seules les armées de la Reiksguard, du Nordland, de l’Ostland, du Talabecland et quelques mercenaires kislévites prenaient position le long du Lynsk et vers le sud jusqu’à Kislev. Les Désolations Nordiques, et plus particulièrement le terrifiant Pays des Trolls s’étendant sur l’autre rive du fleuve, le long duquel marchaient inconsciemment les quatre soldats.

_Ce long bout de bois ? Demanda ironiquement Torgus.
_Va t’en ô blasphémateur ! Sourit Harkut. C’est un fusil ! Que mon oncle a fabriqué dans les usines de Nuln ! Un fusil ! Et regardes la lunette de visée !

Harkut tenait en main un fusil de bois, fait d’acier au niveau du canon surmonté d’une longue lunette de visée, en métal léger.

_C’est le dernier cri de ce qui se fait le mieux dans tout l’Empire ! Même les Nains vont m’envier pour ce prodige !
_Oui… jusqu’à ce que la poudre t’explose au visage…
_Tu n’y connais rien ! La poudre est stable aujourd’hui ! Regardes au lieu de te moquer ! Avec ce bijou je peux abattre d’une balle dans la tête n’importe quelle cible se trouvant dans un rayon de 200 pieds !
_Et si la cible arrive à ton niveau ?
_Elle n’en aura pas le temps !

Torgus doutait de l’utilité d’un tel engin. D’ailleurs, tout ce qui était mécanique suffisait au bonheur d’Harkut, lui fils d’un grand ingénieur reconnu de la Guilde des ingénieurs de Nuln. Torgus lui préférait les arcs et les épées, comme tous bons soldats se respectant… L’arbalète à la limite… Mais ce qui menaçait d’exploser dans les mains de l’utilisateur n’était pas au goût de tout le monde, une épée, c’était tellement plus pratique.

_Et toi Kronor, avec la petit Shala c’est pour bientôt ? Demanda Harkut.

Kronor rougit.

_On envisage, si je reviens vivant de cette aventure…
_Vive les mariés !
_Vive les mariés !
_Vive les…. *gloups*

Les quatre soldats se figèrent. Non loin d’eux, droit devant, une lueur à travers l’ombre, une lueur dansante, tressautante, et des formes géométriques, des ruines, du feu.

_Venez…
_Non ! On retourne au fort ! C’est juste de la reconnaissance !
_Aller Torgus… Joue pas l’elfette comme ça, viens on va voir…

Torgus bondit devant Harkut alors que celui-ci avait commencé sa marche vers les ruines enflammées.

_Non ! On retourne au fort !
_Ecoutes-moi bien petite ribaude, la reconnaissance ça veut dire pouvoir répondre à des questions du genre : combien de survivants ? Combien de victimes ? Position exacte ? Etat de la ville ? Bref ! Rapporter le plus d’informations possible ! Alors maintenant, en admettant que je commande ! En formation de tirailleurs, par deux ! Kronor avec moi devant, Torgus et le bleu derrière…

Tous s’exécutèrent sans protester. Kronor avait sentit que Torgus était sur le point d’exploser, mais celui-ci ne dit rien finalement, se contentant d’acquiescer silencieusement.

En formation de deux, les quatre soldats s’avancèrent alors vers la lumière des flammes, perçant l’obscurité avec aisance. Kronor sentait son cœur battre très fort, et de plus en plus vite. Plus ils approchaient, plus une odeur macabre se faisait persistante, voire bientôt insupportable. A peine avaient-ils franchit la première baraque défoncée que l’odeur devint trop dure à supporter. Torgus s’agenouilla, vomissant un liquide blanchâtre, et toussant, hoquetant avec difficulté. Harkut se retourna, plus inquiet qu’il ne le laissait paraître. Le dernier soldat était bleu de peur, ses jambes tremblaient. Kronor n’était pas à l’aise non plus, tous s’étaient regardés, et tous avaient sentis une présence malveillante toute proche.

Faisant fi de sa peur, et prenant sa longue épée impériale à deux mains, Kronor s’avança en premier dans la rue macabre, jonchée de cadavres dévorés et de débris de toutes sortes. Seuls s’entendaient les crépitements des flammes. Harkut suivait le guerrier de près, regardant frénétiquement de tous les côtés, marchant sur la pointe des pieds autant qu’il le put. Torgus et le nouveau étaient restés en arrière.

_Je me sens pas bien Kronor… avait gémit Harkut.
_Moi non plus… mais c’est toi qui a tenu à venir, alors maintenant on fait le tour de la place et on repart…

Hhhhhhhiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiighhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

La couleur du visage de Harkut passa du beige nain au bleu pâle. Kronor se figea. Plus en arrière, Torgus se laissa tomber au sol. Un cri strident, froid et effrayant avait percé la nuit et terrifié les valeureux guerriers de Sigmar. Ce qui inquiéta le plus Kronor fusse que le cri provenait de très près. Serrant un peu plus le manche de son arme, Kronor s’avança prudemment de quelques pas, il voulait voir ce qu’il y avait derrière un pan de mur plus haut que les autres.

_Kronor…. Kronor… gémissait Harkut… Ce n’est pas le moment de jouer au héros… Viens, on s’en va.

Harkut ne dit plus rien alors que Kronor avançait toujours. Soudain des sons lourds et réguliers se firent entendre, comme des tambours de guerres. Il se rendit compte que seul son cœur était responsable de ce vacarme. Après avoir prit une profonde inspiration, le guerrier s’élança jusque derrière le mur et frappa dans le vide. La zone était vide. Kronor sourit, mais il y avait d’autres maisons en ruines ici. Ce village kislévite avait été ravagé il y a peu, par quelque chose, ou quelqu’un… Des pirates, des maraudeurs peut-être. Ce qui était passé par là était sans pitié, sûrement des adeptes du Chaos.

Kronor se retourna vers Harkut et les autres, et son sang parut se geler, son cœur s’arrêter, et ses viscères semblèrent vouloir sortir par la bouche en un instant…

***

_AAARRRRGGGHHHHLLLL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
_MMmmmmmmmoouuuuiiii sens les affres ! Sens la souffrance !!!!!!!!!

Le cultiste plantait et éraflait la peau de Kronor, lui perçant les têtons, lui brûlant les bras et les cuisses. Allant jusqu’au bout de sa folie, le cultiste de Slaanesh s’infligeait à lui-même les pires tourments, mais celui-ci semblait plus en jouir. Il éprouvait un plaisir immense, une exaltation suprême, à infliger et s’infliger la douleur.

La tête vacillante, les yeux piquants, son corps engourdi par les milliers de douleurs, Kronor tomba une nouvelle fois dans l’inconscience.

[A suivre]

Face à l’horreur Kronor n’avait aucune chance, son cœur faillit s’arrêter de battre une fois de plus en voyant trois cadavres sanguinolents derrière l’affreuse bête, trois cadavres portant des armures et des habits de la Reiksguard. Secouant la tête et se refusant à la mort, Kronor brandit sa longue épée et se prépara à la charge.

Le monstre ne ressemblait à rien de connu, à rien du tout d’ailleurs. Un tas de chair musclée et sanglante avec un appendice sortant de ce qui aurait dû être la tête d’où une centaine de crocs y jaillissant. La bête n’avait pas de pieds, elle semblait ramper sur le sol et des griffes gigantesques jaillissaient de son dos pour se recourber vers l’avant. Des griffes et des pointes tellement énormes qu’elles auraient pu trancher un homme en deux d’un coup de haut en bas, c’était d’ailleurs ce qui avait dû arriver aux trois compagnons de Kronor. http://fr.games-workshop.com/warhammer/chaos/galerie/enfantChaos.asp

Celui-ci aurait dû s’enfuir à toute jambe, au lieu de ça, il restait face au monstre gémissant et impatient de le tuer, mais, étonnement il ne le fit pas, faisant face au soldat de la Reiksguard. L’enfant du Chaos*, car telle était appelée cette bête immonde, ne s’avançait pas, il restait là, à quelques mètres de Kronor. Jusqu’à un cri soudain :

_Lâchez la bête !

L’enfant bondit alors et de ses griffes frappa l’endroit où Kronor s’était trouvé quelques instants plus tôt. Ce dernier esquivant la première attaque para une nouvelle griffe l’agressant du côté droit, puis frappa au hasard sur la masse informe de chair. Sa lame se planta profondément, mais la bête ne parut ressentir de douleur. Hurlant sa colère, le monstre recula et envoya une boule hérissés de pointes qui lui servait de main au visage, il se baissa aussitôt.

Kronor remarqua alors tout autour de lui des dizaines d’hommes, certains torses nus, d’autres équipés d’armures légères, tous avaient dans une main une arme quelconque, épée, masse, Morgenstern, fléau, et tous affichaient cette expression d’amusement, comme si ils assistaient à un tournoi d’arène. C’était d’ailleurs un peu le cas, Kronor contre un Enfant du Chaos particulièrement redoutable. C’était un miracle qu’il soit encore vivant au bout de la dixième seconde de combat.

Lançant de son autre membre antérieur ses tentacules abjectes, l’Enfant faillit enrouler Kronor, qu’il aurait certainement étranglé, mais celui-ci avait frappé plusieurs d’entre elles, en tranchant net certaines. Ramenant ses tentacules, la bête chargea à nouveau comme une furie, la charge, lente et lourde fut facilement esquivée par le soldat et il en profita pour frapper une nouvelle fois la hanche – ou ce qui semblait être la hanche – du monstre. De la nouvelle plaie jaillit un geyser de sang.

_Bon assez joués ! Celui-là me plaît ! Ramenez la bête ! Lança un des maraudeurs.

La bête reculait alors que Kronor se préparait à frapper ou parer. De lourdes chaînes noires vinrent l’attraper et l’entraîner au loin. Kronor se retrouva face à une horde de barbares assoiffés de sang. Kronor, après ce moment d’intense frayeur se ressaisit. Contre une bête telle qu’il venait d’en voir une il n’avait eut aucune chance de vaincre, contre une vingtaine de barbares, là, il pourrait s’en sortir.

Il baissa son arme et se concentra, il vida son esprit de toute haine, de toute colère, de toute rancœur, de tout sentiment qui pourrait nuire à la qualité de son combat. Il était Kronor Schoppendorf, chevalier de la Reiksguard, et il allait montrer qu’on n’intègre pas la Reiksguard par pur hasard. A peine le premier barbare s’était approché, profitant des yeux fermé de son adversaire qu’un coup divin, rapide comme l’éclair vint trancher le torse du malheureux. Le barbare s’effondra, les yeux encore ouverts trahissant la surprise et l’effroi. Les autres hésitèrent quelques instants. C’est le temps qu’il fallut à Kronor pour bondir sur sa prochaine victime qui eut la tête tranché avant même de comprendre ce qu’il se passait.

_Raaagggghhh ! Mais tuez-le celui-là !

Un colosse barbare bondit sur Kronor et frappa, dans le vide. Kronor en esquivant laissa son épée partir en avant pour trancher une jambe du mastodonte humain, d’approximativement trois fois la carrure du chevalier impérial. Hurlant sans retenue, le barbare déconcentré fut tué presque immédiatement après. Trois ennemis faisant face à Kronor désormais. Sans sourire, sans haine, sans exaltation, le guerrier impérial chargea le groupe sans hésitation et lança en l’air son épée. L’arme vola jusqu’aux trois maraudeurs qui frappèrent l’épée et l’endroit où Kronor s’était trouvé quelques très courts instants auparavant. L’épée retomba au sol, et Kronor d’un coup droit splendidement parfait décapita en un coup les trois barbares. Il s’était glissé derrière eux pendant que les trois se concentraient sur son épée, et avait dégainé son autre arme.

Décochant enfin un sourire, il venait de se rendre compte de l’efficacité de cette ruse, très risquée mais redoutablement efficace. « Tu es fort, très fort ! Tu pourrais être magnifique ! Tu pourrais être le Maître, l’Empereur de ton Empire ! Laisses-toi envahir par la haine… »

Une voix avait soudainement résonnée dans sa tête. Dérouté par celle-ci, Kronor fut déconcentré quelques secondes, et il subit une contre-offensive terrible de la part des autres maraudeurs. Les guerriers chargèrent et frappèrent, l’un toucha Kronor au bras, éraflant le bas de l’épaule, un autre faillit lui trancher la tête si le chevalier du Reikland n’avait pas esquivé au dernier moment. Se ressaisissant, Kronor frappa un coup dans le vide pour éloigner ses adversaires, avant de baisser la tête et plonger sur le barbare le plus proche, sa lame tendue droit devant lui. Le sang de sa nouvelle victime aspergea son visage. Il reçut malgré tout un terrible coup sur la tête. Hébété, il s’effondra sur les genoux. Sa tête tournait, elle lui faisait souffrir, en plus du coup, la voix revint, accompagnée d’un sifflement strident dans son crâne…

« Laisses-toi mener par ton envie de vengeance ! Ils ont tués tes amis, frappes-les ! Frappe-les de toute ta colère ! »

Ne voulant pas obéir à cette voix mystérieuse, Kronor se laissa envahir par le doute et la peur. Il leva la tête et regarda dans les yeux celui qui semblait être le chef des maraudeurs. Il reconnut alors l’insigne des Aeslings. Une tribu maraudeuse qui commerçait volontiers avec l’Empire et Kislev en temps de paix, mais elle semblait avoir succombée à la folie et au Chaos, preuve d’un conflit imminent.

Le chef regardait avec colère et intérêt le chevalier agenouillé.

_Alors ? Quel est ton nom guerrier ?!

Kronor ne répondait pas. Un filet de sang coulait de son épaule, une bosse impressionnante apparaissait sur le haut de son crâne. Il semblait boulversé, par la voix, mais aussi par le fait qu’il allait mourir, tué par la main de ceux qui avaient massacrés ces amis… massacrés ces amis… ils l’avaient tués ! IL devait les tuer ! Il devait les venger…

_Ta fierté ne sert à rien ici ! Esclave ! Tu es très fort mais pas assez pour affronter la colère divine de Tchar !

Les barbares du Nord appelaient parfois l’Architecte du Changement Tchar, qui n’était autre que Tzeentch, un manipulateur subtil et omniscient, le dieu de la Magie et du Changement. Si Tzeentch se fait appelé Chen vers l’est lointain et Shunch dans les jungles du sud, ces appellations sont tous synonymes de changement.

_...
_Bon… Grogar ! Viens ici !

Un étrange individu sortir de l’ombre et s’approcha de la scène. Un individu sombre, inquiétant, maigre et courbé vers l’avant. Sur son front était tatoué – ou plutôt gravé – la marque du Chaos Universel.

_Grogar ! Qu’as-tu fait à cet homme ! Il est encore plus abruti qu’avant !
_Mais rien du tout mon Seigneur, répondit bêtement le nouveau venu, j’ai juste permis au Grand Architecte de le détourner…
_Genre ? Ses sorciers me navrent !
_Genre… IL a dû entendre des voix… N’est-ce pas ? Kronor ?

Kronor leva la tête, il ne reconnaissait pas le sorcier du Chaos mais lui le connaissait. Il s’aperçut alors que de minuscules flammes brûlaient les pieds du sorcier, des flammes multicolores, vertes et bleues.
Le sorcier s’approcha et dit à Kronor :

_Embrasses le pouvoir du Chaos ! Ou embrasses ta propre destruction !
_J’opte pour la deuxième solution ! S’écria le chef en levant son énorme hache à double tranchant.
_Attendez ! Il rejoindra les rangs du Chaos, je vous le promets, et si il ne le fait, il périra dans la plus atroce des douleurs. Il rejoindra vos rangs Mon Seigneur, dans quelques jours, cet esclave sera à vous, et il vous rejoindra de son plein gré !

***

C’est ainsi qu’un Kronor hébété et abruti avait été livré à une connaissance du sorcier des Aeslings. Un cultiste complètement fou, adorateur de Slaanesh, et emmené dans une caverne à flanc de montagne non loin d’Uzkulak au-delà de la Haute Passe, donc en plein territoire chaotique.

Kronor se réveilla, une nouvelle fois étourdit par la puissante douleur qui transperçait tout son corps. Le cultiste était retourné, il semblait planifier une nouvelle torture apparemment amusante puisqu’il riait tout seul.

« Vous n’avez plus besoin de subir cette torture, l’âge de votre renaissance est enfin arrivée… Ne fuyez pas l’inéluctable, vous savez ce qui vous reste à faire et ne résistez aux tourments que pour l’accomplir… Je guiderai vos pas, le moment est venu ! »

_Les elfes de Naggarond m’ont enseigné une jolie torture, tu vas m’en dire des nouvelles… arghl…

Hurlant de toutes ses forces, Kronor poussa ses bras vers l’avant. Les chaînes piquantes s’enfoncèrent dans la chair du guerrier, faisant jaillir une quantité incroyable de sang, mais il poursuivait son effort. Bientôt, les yeux de Kronor s’illuminèrent, il lança un regard vif à ses chaînes et l’une d’elle éclata viollement.

_Wouho ! Wouho doucement tu vas abîmer le matériel ! Très bien tu es prêt je crois tu peux retourner voir ton Seigneur !

Le cultiste voulut approcher mais la fureur de Kronor l’ébahit, lui qui pourtant était habitué à la fureur des guerriers du Chaos.

Kronor envoya sa main droite libérer son autre main et après quelques efforts, le guerrier enragé se libéra totalement. Il faisait face au cultiste, qui apparemment était ravi.

_Oui ! Excellent ! A présent tu appartiens au Seigneur Bor, des Aeslings ! Pars Guerrier ! Que les Dieux du Chaos soient avec toi !

Kronor s’avança vers la sortie, semblant obéir mais il lança sa main sous la gorge du cultiste et commença à serrer très fort.

_*gloups*
_Je ne suis l’esclave de personne Chien d'hérétique ! Je suis mon seul guide ! Et Par Sigmar je vais te défoncer...
_... arghl… oui bien… sur…. je voulais dire…..

Mais il ne put prononcer d’autres mots, le cultiste eut la gorge écrasée et Kronor relâcha son étreinte. Il lança un regard méprisant au cultiste et se tourna vers la caverne, il y avait surement des armes ici… Non… rien… Il n’y avait rien…



[Suite : Episode 2, très prochainement]