[Background] Alca*

Quelque part en Saphery, sur l'île ancestrale des nobles Asurs, résonne le bruit singulier du marteau frappant l'enclume. Le même bruit qui depuis plusieurs jours, se fait entendre dans la vallée, si tranquille à l'ordinaire. Un elfe se trouve là, battant sans relâche le métal rougeoyant. L'objet prend forme sous les mains habiles de l'artisan, et on devine sans peine qu'une fois finis, il s'agira d'une magnifique lame.

Un autre elfe s'approche de la forge, dont le feu dégage une chaleur étouffante. Son visage est moins marqué par les affres du temps et de la guerre, mais on distingue facilement son lien de parenté avec le forgeron.

Je vois que tu as bien avancé, mais tu ne me semble pas satisfait, qu'est ce qui te trouble à ce point?

Le premier elfe posa son marteau, et remis la lame à chauffer dans la forge. Il essuya la sueur qui coulait de son front et se passa la main dans les cheveux, afin de ramener en arrière quelques mèches qui lui barraient le visage.

Alca, mon fils, te voilà. Oui tu as vu juste, je ne suis pas entièrement satisfait, je ne parviens pas à trouver l'équilibre de cette lame, à croire qu'il n'existe pas! C'est comme si... le métal refusait de se plier à la volonté de mon marteau. Mais ça ne m'étonne pas, tu sais tout aussi bien que moi que ce n'est pas une simple épée que je forge là...

Comme pour répondre, le feu crépita brusquement autour de la lame et projeta quelques braises hors du foyer.

Il est tard, nous ferions mieux de rentrer père, tu dois te reposer...

Oui tu as raison, et ta mère va encore se fâcher si nous la faisons trop attendre, tu la connais! Mais je vais rester encore un peu, je doit éteindre le feu et ranger mon atelier... Tu as ton harmonica sur toi? Tu sais à quel point ça me fait du bien de t'entendre jouer...

L'elfe acquiesça de la tête, sorti l'instrument de son étuis et entama une douce mélodie, comme pour apaiser la vallée après la violence des coups du forgeron. Son père quand à lui, écouta distraitement les première notes en fermant les yeux, puis se mis à ranger les différents outils qu'il avait employés dans la journée. Alca l'observait d'un œil, tout en restant concentré sur sa musique. Le feu était maintenant mourant, et Fenume, le père du jeune elfe, c'était assis sur un bloc de pierre, écoutant attentivement la mélodie de l'harmonica... le temps semblait s'être arrêté, et les deux elfes auraient pu rester là durant des heures si...
Dites donc vous deux, vous comptez dormir là?

Les deux elfe sursautèrent et la musique s'interrompit. Une femme venait d'entrer dans l'atelier. Elle était tout simplement magnifique, ses long cheveux blonds tombaient en cascade sur sa robe bleue, et une fine ceinture dorée finissait de mettre en valeur le corps gracieux de l'elfe. Elle semblait en colère, mais son visage dur laissa vite la place à un large sourire auquel Fenume répondit par un clin d'œil. Alca échangea un regard amusé avec son père, puis ils se levèrent et sortirent du bâtiment.

Je vais avoir besoin de toi demain à la forge, il faudra être deux si je veux finir cette épée...

Alca répondit oui d'un signe de tête, et le petit groupe se dirigea vers la maison familiale

Le lendemain, après quelques heures d'entraînement, père et fils se dirigèrent vers la forge, tous deux bien décidés à réussir la fabrication de l'épée.

Tu sais pourquoi je désire créer cette lame n'est ce pas? Mais je ne crois pas t'en avoir parler plus précisément, assieds toi donc, le temps que le feu prenne, je vais te raconter une histoire...
Je n'ai pas toujours été forgeron, ou disons plutôt que je n'ai pas fait ça toute ma vie. Très tôt j'ai été attiré par le travail du métal, dans tous ces domaines. Mes parents auraient préféré me voir pratiquer d'autres arts, mais je ne m'intéressait guère à autre chose que la forge. A ton âge, j'avais une sacré réputation, j'ai même confectionné et entretenu certaines armes de la garde de notre Roi, et j'étais convaincu d'avoir trouver ma voie. Notre famille n'a pas toujours vécue ici, à Saphery, nous nous sommes installés ici ta mère et moi peu avant ta naissance. Tu as bien grandis depuis, ta maîtrise du combat rapproché est excellente et je n'ai plus grand chose à t'apprendre, tu devras rejoindre la Tour Blanche si tu veux te perfectionner d'avantage, mais quoi qu'il arrive, tu auras besoin de cette épée.

Fenume se leva pour aller actionner le soufflet et plaça la lame dans le feu.

On va pouvoir y aller, je finirais mon histoire tout à l'heure.

Toute la journée, on pu entendre le bruit régulier du marteau qui retombe lourdement contre l'enclume. Les deux elfes travaillaient comme un seul être, chacun agissant sans besoin de paroles de l'autres, et bientôt le travail toucha à sa fin.

Il reste une étape importante, il faut tremper la lame. Vas donc chercher un peu de combustible, il faut que la chauffe soit très rapide pour plonger le métal dans le bac.

Après quelque instant, la lame avait pris une couleur blanche, et au signal de son père, Alca enleva l'épée des flammes et la plongea directement dans le liquide glacé.

Tu peux la retirer maintenant. On va savoir si c'est une réussite ou si tout est à refaire... La trempe détermine la dureté du tranchant, s'il est trop dur il sera cassant, et dans le cas contraire le fil ne tiendra pas. Pose la ici, je vais l'examiner.

Le forgeron examina l'objet sous tous les angles, testa la souplesse de la lame, sa résonance et son équilibre, puis, d'un air satisfait, tendis le pommeau vers Alca.

Sans me vanter, je crois bien que c'est la plus belle de ma carrière! Il faut lui trouver un nom, que pense tu d'Astared?

Le jeune elfe tendis la main vers l'arme, puis, d'une main quelque peu tremblante, saisit la poignée où était sculpté un dragon s'enroulant autour de la garde, avec deux saphirs brillant à la place des yeux. Au contact avec la poignée, une douce chaleur envahit son bras, et malgré sa taille, l'épée lui sembla extrêmement légère. Il exécuta quelques mouvements afin de prendre possession de la lame, puis la rangea avec soin dans son fourreau, après l'avoir observé une fois de plus.

Astared ... la Lame du Juste... Elle est magnifique, je n'ai jamais vu quelque chose de semblable... Mais pourquoi avoir choisis un dragon? Ce n'est pourtant pas l'emblème de notre famille, l'harmonica est frappé d'un Aigle d'or....

Fenume retira son tablier de cuir, rangea quelques outils, puis s'assit sur une des chaises présente dans l'atelier. Il soupira lentement, puis repris son récit.

Nous n'avons pas toujours eu cet Aigle pour emblème, et nous n'avons pas toujours vécu ici, à Saphery ... Tu te souviens de ton Grand Père?

Sorfindel? Comment pourrais-je l'avoir oublié? C'est lui qui m'a remis l'harmonica, c'est lui qui m'a appris à en jouer et m'a enseigné tout ce que je sais sur l'art de la musique!

Cet harmonica est unique, tu le découvriras un jour, mais il n'appartient pas à notre famille, c'est un ami de ton Grand Père qui le lui avait donné. Je te raconterais peut-être cette histoire un autre jour. Suis moi, je vais te montrer quelque chose.

Alca suivis son père à l'autre bout de l'atelier, là où se trouvait un gros coffre de bois. La serrure était particulièrement ouvragée, et vu la poussière qui le recouvrait, il n'avait pas du être ouvert depuis un certain temps. Fenume tira sur la chaîne qu'il portait autour du cou, et attrapa la clé qui y était accrochée. Le coffre s'ouvrit sans bruit, révélant ainsi son contenu aux yeux du jeune elfe. A l'intérieur se trouvait une authentique Armure Dragon, vestige du temps où les Princes Dragon arpentaient le ciel sur leur puissantes montures. Le temps ne semblait pas avoir atteint l'armure qui scintillait sous la lumière du jour.
Voyant le regard étonné de son fils, Fenume repris la parole.

Tu connais le royaume de Caledor, nous y sommes allés une fois. Ton Grand Père a vécu là bas une grande partie de sa vie, et j'aurais du suivre son chemin, mais comme je te l'ai expliqué, j'ai préféré suivre une autre route... Je n'en reste pas moins un Prince Dragon, et toi aussi, mon fils, tu es destiné à devenir un jour un vaillant guerrier chevauchant un noble Dragon!

Fenume posa une main sur l'épaule de son fils, comme pour le ramener à la réalité.

Tu n'es pas obligé d'accepter bien sur, je sais qu'il te faudra du temps pour réfléchir, ce n'est pas une simple cotte de maille que je te donne... Néanmoins cette armure est aujourd'hui la tienne. Je te donne la clé du coffre, tu pourras venir la prendre quand tu te sentiras prêt, si tu décides un jour de suivre la trace de tes ancêtres...

Alca ne parvenait pas à détacher ses yeux de l'antique armure qui se trouvait devant lui, et il parvint juste à murmurer :

Merci père...

Quelques semaines plus tard, Alca fit ses adieux à ses parents, en leur promettant de revenir les voir dès que possible, puis il partit en direction de la Tour Blanche, bien décidé à parfaire ses talents de guerrier.
Après plusieurs jours de voyage plutôt calmes, le jeune elfe arriva devant la majestueuse tour, là où le savoir millénaire des Mages elfes était gardé précieusement. Il n'avait emmené que le strict nécessaire, à savoir un sac de voyage contenant quelques vêtements de rechange, ainsi que son harmonica. Il portait désormais la clé de son père autour du cou, et à sa ceinture était accroché Astared, encore vierge de tout combat.
Il alla se présenter, et demanda à être reçu par Belannaer, afin de suivre l'entraînement des Maîtres des épées et de devenir à son tour un puissant guerrier. Un garde alla chercher le Maître tandis qu'Alca patientait à l'entrée de la tour. Après quelques minutes, le garde de retour fit un signe à l'elfe, et ils se dirigèrent vers les jardins où se trouvait Belannaer, en pleine méditation.

Maître, voici le visiteur qui souhaite vous rencontrer.

Le garde s'inclina, puis reparti en direction de la tour.

Je t'en prie avance, que je t'examine un peu. Tu m'as l'air bien jeune, Alca c'est ça? Oui, le fils de Fenume, tu pourras le saluer de ma part quand tu le reverras. Bon trêve de plaisanterie, voyons voir ce que tu vaux, tu es ici pour suivre mon entraînement n'est-ce pas? Saches que pour devenir disciple, il faut le mériter, et ce mérite se mesure au combat! Je vois que tu as une arme, une création de ton père je suppose?

Oui, il s'agit d'Astared, la Lame du Juste, et c'est une lame exceptionnelle, je peux vous l'assurer, Maître.

Le talent d'un guerrier ne dépend pas de son arme, c'est son expérience et son entraînement intensif qui font de lui un adversaire redoutable. Bien sur, il est plus facile de trancher ton ennemi avec une lame affûtée qu'avec un cuillère, et encore, je pourrais t'apprendre bien des moyen de surprendre ton opposant avec tout type d'objet, mais nous verrons cela plus tard, si tu te montre digne de mon enseignement! Tu es prêt? Allons y.

Les deux elfes se placèrent à l'intérieur d'un large cercle, et quelques apprentis interrompirent leurs exercices afin d'assister au duel. Il ne fallut pas une seconde à Belannaer pour désarmer son adversaire.

Je n'attendais pas mieux, voyons voir maintenant tes capacités d'apprentissage.

Le combat repris, et cette fois ci Alca réussi à parer la première attaque, mais fut pris au dépourvu par la seconde.

Bien! Je vois que tu sais comment contrer une attaque que tu connais, tu manques juste d'expérience, mais ne t'en fait pas, ça viendra avec le temps...

Le Maître répéta l'opération plusieurs fois, et chaque combat durait maintenant plusieurs minutes. Le bruit métallique du choc des épées de faisait de plus en plus rapide, mais l'issue de l'affrontement était connu dès le début, Alca finissait toujours désarmé, ou en mauvaise posture. Le test dura toute la journée, et un grand groupe d'elfes c'était rassemblé autour des duellistes. Le soleil déclinait à l'horizon, mais les deux combattants ne semblait pas montrer le moindre signe de fatigue.

Bien, nous allons nous arrêter là, tu as beaucoup à apprendre, mais je sens... quelque chose de différent en toi, oui, je pense que tu auras un rôle à jouer dans la destinée d'Ulthuan. Isilmar, conduit notre nouvel élève dans ses quartiers, et veille à lui expliquer le fonctionnement de la tour.

Bien Maître.

Arriver devant une porte, le jeune apprenti glissa une clé dans la serrure et poussa la porte qui grinça sur ses gonds. La pièce n'étais pas spacieuse, mais il y avait suffisamment de place pour ne pas se sentir à l'étroit. Un lit se trouvait dans un coin, ainsi qu'une armoire destinée au rangement des effectifs de l'elfe. La faible lueur du soir pénétrait par la fenêtre, et un vent frais souffla légèrement dans la chambre, apportant avec lui le parfum des jardins.

Voici la clé de votre chambre. Les exercices commencent dès l'aube, un premier son de cloche démarre la journée, et il vous faudra être prêt au second. Les repas se font dans la salle par laquelle nous sommes passés, et l'armurerie se trouve au fond de ce couloir. Si vous avez des questions n'hésitez pas.

Alca le remercia d'un signe de tête, puis rangea ses quelques affaires dans l'armoire et accrocha le fourreau de son épée au dossier d'une chaise. Il sortit son harmonica, puis après s'être installé sur le rebord de la fenêtre, il commença à jouer et une douce mélodie se répandit à travers les couloirs et les jardins de la Tour Blanche.
Les jours, les semaines passaient, et les progrès d'Alca allaient toujours croissant. Il rivalisait maintenant avec la plupart des apprentis, et il avait finis par trouver sa place au sein de cette communauté. Il lui arrivait parfois de croiser un des mages résidant dans les sommets de la tour, et il ne manquait pas de les saluer respectueusement.
Bientôt six mois se furent écoulés, lorsqu'il reçu une lettre de sa mère. Alca décida de rendre visite à sa famille en prenant quelques jours de repos. Belannaer lui avait donner quatre jours jours, pas un de plus. Alca ne perdis pas une seconde, et partis au pas de course, avec pour seule compagnie son épée qu'il ne quittait plus, et son éternel harmonica. Il lui fallu seulement deux jours pour atteindre la demeure de ses parents, et il pu apprécier l'endurance acquise lors de son séjour à la Tour Blanche.
Alca poussa la lourde porte, et entra dans son ancienne habitation. Il aperçu sa mère dans la cuisine, occupé à préparer le repas du soir pour son époux. Marchant aussi silencieusement qu'un chat, il s'approcha d'elle jusqu'à pouvoir entendre sa respiration, puis la saisis à la taille. La réaction fut immédiate, et la gracieuse elfe envoya en l'air la moitié du récipient qu'elle tenait dans ses mains. Elle parvient néanmoins à tout récupérer grâce aux réflexes naturels propres à tous les Asurs

Tu n'as pas d'autres bêtises à faire, on dirait ton fils à faire ce genre de...

Elle se retourna et aperçu le visage de son fils, qu'elle n'avait pas vu depuis maintenant plus de six mois. Elle lâcha son bol et pris le jeune elfe dans ses bras, en le serrant autant que sa force le lui permettait.

Alca c'est toi, c'est bien toi! Si tu savais comme tu nous as manqué! Ne bouge pas je vais chercher ton père, il est dans le jardin à méditer, comme toujours!

Quelques instants plus tard le couple revint dans la cuisine, et Fenume donna une tape amicale sur l'épaule de son fils.

Ah te voilà, comment vas tu? Tu as réussi à convaincre Belannaer à ce que je vois! Je ne doutais pas de ta réussite, tu es bien le fils de ton père!

Ils se regardèrent dans les yeux, et chacun compris ce que l'autre ressentais à cet instant précis.

Parles nous un peu de la Tour, cela fait si longtemps que je n'y suis pas allé!

Alca commença son récit, en racontant sa première rencontre avec Belannaer, les heures d'exercices dans les jardin, la méditation et l'apprentissage dans les bibliothèques. Il lui montra également un petit tour de magie qu'un des mages avait accepter de lui enseigner, il s'agissait d'une simple flamme bleue au creux de sa main.

Allons, n'abuse pas de la magie, tu sais qu'on ne plaisante pas avec ses chose là.

La soirée fut des plus animée, et chacun riait autour de la table, tandis qu'Alca poursuivait son récit. Le lendemain matin, habitué à se lever avant le soleil, Alca se rendit dans l'atelier de son père pour regarder l'Armure Dragon de plus près. Il mis la clé dans la serrure du coffre qui s'ouvris sans peine, retira l'armure et la posa sur une table de l'atelier, sur laquelle il avait disposé un tissu épais, afin de ne pas endommager le précieux équipement. Elle était vraiment magnifique. Il ne l'avait qu'aperçue la dernière fois, là il pouvait l'admirer sous toutes ses coutures. Le métal était chaud au toucher, comme si la flamme des Dragons parcourait l'armure de l'intérieur. On pouvait voir une multitude de signe rappelant la noblesse des grandes créatures, ici des ailes, là des écailles, le tout finement ouvragé et parsemé de saphir

Beaucoup seraient prêt à tout donner pour en posséder une.

Perdu dans sa rêverie admirative, Alca n'avait pas entendu son père arriver. Il n'était pas seul, et sa mère l'accompagnait.

J'aurais aimé que tu vois ton Grand Père partant combattre dans cette armure, il était vraiment impressionnant. On aurait dit que la force des Dragons l'accompagnait, calme et puissant, il aurait pu rivaliser avec n'importe quel commandant de l'époque. Mais il préférais la rage des combats que les rouages de la diplomatie, et je ne le blâmerais jamais pour ça...

Père, je ne sais pas si je serais un jour capable d'endosser une telle responsabilité, hier j'était fils de forgeron, aujourd'hui je suis Prince Dragon... qui sait quelle autre surprise le destin me réserve-t-il?

Ses deux parents échangèrent un regard, et Alca compris qu'ils en savaient beaucoup plus, mais qu'il ne diraient lui dirait rien, car il fallait qu'il découvre lui même sa destiné.

Je doit repartir, je n'ai plus que deux jours devant moi, et c'est le temps qu'il me faut pour rentrer a la Tour Blanche. Je reviendrais quand ma formation sera terminer, je doit absolument rester concentré si je veux réussir, je ne supporterais pas l'échec, et je ne peux me permettre de vous déshonorer, après tout ce que vous avez fait pour moi...
Prenez soin de vous, je tâcherais de vous écrire aussi souvent que possible.

Alca serra sa mère, puis son père, qui avant de le laisser partir, lui tendis un anneau.

Je crois que tu as maintenant l'âge de recevoir ceci. Elle appartiens à notre lignée depuis que nous sommes des Princes Dragon, et je suis sur que tu en feras bon usage. Je n'ai pas su m'en servir, car son pouvoir ne se révèle qu'à un véritable Prince qui a choisi de mettre sa force au service de notre Roi.

Alca passa l'anneau à son doigt, et le bijoux se mis à émettre une faible lumière bleue avant de reprendre son apparence initiale, celle d'un simple anneau d'or avec en son centre un saphir d'un bleu profond. L'elfe remercia son père, puis salua une dernière fois ses parents avant de reprendre le chemin menant à la grande tour des mages.

Belannaer ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il vit son disciple revenir.

Tu as changé, je ne saurais dire pourquoi mais tu n'es plus le même... Viens donc me rejoindre demain, avant l'entraînement du matin, j'aimerais... voir ce que tu as appris.

Sans plus de précision, le Maître reparti en direction de la tour, et Alca se dirigea vers sa chambre.
Comme convenu, il se rendit le lendemain dans les jardins, alors que la majorité des apprentis se préparaient pour leurs exercices matinaux. Belannaer était la, le regard perdu dans le lointain, et se retourna à l'approche d'Alca.

Te voici, j'aimerais te parler un instant avant de commencer. Tu as fais beaucoup de progrès depuis ton arrivée, et je tiens à te féliciter. Naturellement, ton apprentissage ne fait que commencer, mais tu suis la bonne voie. Apparemment ton père t'as remis l'Anneau des Princes, je suppose donc que tu sais maintenant à quel sang tu appartiens. Je crois même que tu le savais avant de me rencontrer, mais aujourd'hui j'en suis sur. Je me demandais quand ton père allais se décider à te raconter l'histoire de ta famille.

Le noble elfe attendis la réaction de son apprenti, et souris légèrement lorsque Alca acquiesça de la tête.

Nous allons pouvoir nous affronter. Je te préviens, ceci n'est pas un simple exercice, je parle d'un vrai combat, entre deux guerriers accomplis. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te tuer, tant que tu parviendras à parer mes attaques tu pourras vivre. En garde! Montre moi ce que tu sais faire!

Alca sortis Astared de son fourreau, et constata qu'elle émettait maintenant la même lueur que l'anneau de son père. Il ressentit une force nouvelle le parcourir, et se sentit extrêmement serin malgré le combat qui allait se dérouler. En pleine possession de ses moyens, le jeune épéiste se plaça face à son adversaire, et attendit que l'affrontement commence. De son côté, Belannaer avait sortis son épée, et se tenait dans la même posture que son disciple. Le duel allait pouvoir commencer.
Plusieurs minutes s'écoulèrent, des minutes qui paraissaient des heures quand, sans prévenir, les deux elfes se précipitèrent l'un contre l'autre. Le choc des lames fut terrible, et le bruit qui s'en dégagea résonna le long des murs de la tour. Les attaques s'enchaînaient à une allure spectaculaire, et la rapidité de leurs mouvements provoquait des bourrasques d'air autour d'eux. De nombreux habitants de la tour suivait le combat depuis les fenêtres, alertés par les bruits répétés des lames qui rentraient en contact et chacun se demandait ce qui avait pousser les deux elfes à se battre avec tant de violence. Il n'y eu pas d'exercices ce jour ci, et même les mages qui ne descendaient que très rarement des hauteurs de leur tour se rapprochèrent du sol afin de mieux observer les deux combattants. Après plusieurs heures d'affrontement, les opposants s'arrêtèrent, et Belannaer lança à son rival:

Allons, je ne parlais pas d'un échauffement, je suis sur que tu peux faire mieux que ça!

En entendait la brimade, les yeux d'Alca étincelèrent, et au même moment, la lueur de son épée et de son anneau s'accrut de façon considérable.

Ne me sous-estimez pas, vous pourriez le regretter, Maître Belannaer.

Quelques instants plus tard, le combat repris, mais cette fois, les deux elfes avait atteint une niveau de combat tel que le bruit des lames semblait continu. L'herbe avait complètement disparu formant un large cercle sous les déplacements incessants des deux guerriers. Le combat se poursuivit jusqu'au soir, et alors que l'issue du combat semblait incertaine, Alca commis une erreur et l'épée de son adversaire lui entailla le bras. Le combat cessa, et Alca eu juste le temps d'observer son Maître avant de s'évanouir. L'aura bleue qui l'entourait jusque là disparu au même instant.
Il se réveilla dans sa chambre, plusieurs jours plus tard. Belannaer était la, sur une chaise, et le regarda patiemment avant de prendre la parole.

Reste allongé, tu dois te reposer encore quelque jours avant de reprendre l'entraînement. Tu t'es vraiment bien battu l'autre jour, et j'ai été surpris de voir à quel point tes connaissances du combat ont augmentées grâce à mon enseignement. Bien sur, ce n'est pas la seul raison. Lors de notre première rencontre, je t'ai dit que l'arme d'un guerrier ne faisais pas son talent. Cependant, même si ton talent est certain, je suis sur que tu sais d'où provenait la force qui te permettais de combattre ainsi. Ton père est un grand forgeron, peut être le meilleur d'Ulthuan. Il a réussi à forger une arme qui soit relié au pouvoir de l'anneau, et seul un véritable Prince Dragon peut utiliser les deux au maximum de leur puissance. Tu détiens là quelque chose d'unique, et si tu apprends à t'en servir, alors tu deviendras un guerrier digne d'entrer dans les légendes de notre peuple. Tu ne maîtrises pas encore ce pouvoir, et comme tu as pu le constater, son utilisation irraisonnée conduira à ta perte.

Alca passa deux doigts sur l'anneau qui était toujours autour de son doigt, et il perçu nettement l'éclat du bijoux, qui scintillait doucement. Au même moment, le fourreau émis la même lumière, et Alca réalisa alors la valeur du cadeau de son père.

Maître... apprenez moi. Je veux savoir comment utiliser ce pouvoir, je veux être digne de ma famille, il le faut, pour mon père... Je dois perpétrer la tradition!

Je ne peux que te conseiller, après tout, c'est toi l'héritier des Dragons, toi seul peux découvrir les secrets que renferme cet anneau. Prends ton temps pour te rétablir, ne viens pas aux exercices avant trois jours, tu auras ainsi un peu de temps pour réfléchir.

Alca semblait perdu, sa vie changeait bien trop brusquement, et il ne savais pas si il pourrait un jour accepter tous ces changements. Il se leva, et se réfugia dans la musique. Pendant trois jours, on entendit le son léger de l'harmonica s'évader de la chambre du jeune Prince, un musique pleine de nostalgie et de tristesse, comme seuls les elfes peuvent l'exprimer.
Les mois qui suivirent, l'entraînement se passa de manière normal, et Alca n'essaya pas de réveiller le pouvoir des Dragons, il attendit patiemment que ceux ci viennent à lui. Il ne se passait pas un jour sans que l'anneau ou la lame ne luisent d'une manière différente, parfois plus intense, parfois presque imperceptible... Il demandait souvent des conseil à Belannaer, qui étais devenu son ami et confident avec le temps.
Cinq années s'écoulèrent de cette façon, et Alca avait surpassé de loin tous les autres apprentis de la tour. Durant tout ce temps, le Maître et le disciple ne c'était pas affronté une seule fois, et Alca se demandait si il devrait un jour se battre à nouveau contre Belannaer.
Cela n'arriva pas, et un soir, ce dernier lui annonça qu'il n'avait plus rien à apprendre ici, bien qu'il ne fut qu'au début de sa carrière.

Tu as beaucoup appris, et je ne te parle pas que de tes capacités à combattre. Tu as découvert de nombreuses valeurs, et tu t'es fait ici des amis qui te seront fidèles à vie, moi le premier. Tu dois pourtant quitter la Tour Blanche dès aujourd'hui. Il y a certaines choses que tu devras apprendre seul, et pour d'autres tu devras rencontrer des gens qui ne viendront jamais ici. Tu seras toujours le bienvenu, et j'attendrais de tes nouvelles avec impatience. La route pour Caledor passe par la maison de ton père il me semble? Pourrais tu lui remettre ceci?

Belannaer tendis une lettre cachetée au Prince, qui la glissa avec précaution dans son sac de voyage.

Au revoir Maître, je vous remercierais un jour, soyez en sur.

Au revoir, mon Ami... que les Dragons veillent sur toi!

Alca s'éloigna de la tour, puis jeta un dernier coup d'œil à ce lieu où il avait tant appris. Belannaer avait déjà disparu. Il lui fallut trois jours pour atteindre la demeure de son père, et il fut attristé de n'y trouver que sa mère.

Ton père est parti à Lothern il y a dix jours, tu l'as manqué de peu, tu resteras un peu à la maison? Je suis sur qu'il rentrera dans quelques jours maintenant.

Je ne peux m'attarder, j'en suis vraiment navré, mais j'ai ceci pour lui, c'est de la part de Maître Belannaer. Tu l'embrasseras pour moi d'accord?

Sa mère pris la lettre, puis observa son fils comme si elle le voyait pour la première fois.

Tu as vraiment changé, tu ressemble maintenant plus à ton Grand Père qu'à ton père, je suis sur que tu deviendras un Prince d'exception! Ton père m'a demander de te confectionner un sac de voyage plus grand, tu auras la place de transporter ton armure et tes affaires. Prend aussi ton coursier, cela fait bien longtemps qu'il n'a pas voyager, ça lui fera le plus grand bien de voyager et se sera plus facile pour emmener tout ce dont tu as besoin.

Après avoir sellé la monture et chargé son équipement, Alca embrassa sa mère, et la salua une dernière fois. Il aurait voulu rester, ne plus jamais partir et vivre auprès de ses parents, mais il savais que son rôle se trouvait désormais ailleurs, et que son devoir était de rejoindre le Royaume de Caledor.
Il monta sur son cheval, et lança sa monture sur le chemin sans se retourner. Il ne pu voir sa mère pleurant le départ de son fils, sans savoir si il reviendrais un jour, mais convaincue qu'un destin grandiose l'attendait.

Plusieurs jours se passèrent sans incidents, et Alca parvint finalement aux porte de Lothern, un des joyaux d'Ulthuan. Les gardes lui ouvrirent la porte, et il pu pénétrer à l'intérieur de l'immense cité.
Alca n'avait pas eux souvent l'occasion de s'y rendre, et il était toujours aussi émerveillé par les splendeur de la ville. Les bâtiments reflétaient la grandeur perdue du peuple elfique, et les échoppes regorgeaient d'objets tous plus ouvragés les uns que les autres. On pouvait trouver tous types d'armes, de vêtements, d'instruments de musique ou d'épices venant du monde entier. Bien que la plupart des habitants était de nature elfique, on apercevait de temps en temps un humain transportant un sac de marchandise, ou bien en train de courir avec un message à la main. Alca ne prêta guère attention à la présence déshonorante des humains sur le territoire des Asurs et s'occupa à trouver une auberge où passer la nuit.

La Vague Silencieuse, voilà qui fera l'affaire.

Le Prince confia son destrier à l'écuyer puis pénétra dans l'auberge. Le sol semblait propre, c'était un bon début. Alca réserva une chambre pour la nuit, et demanda à ce que sa monture soit prête à repartir le lendemain. Il lui restait quelques heures avant que la nuit ne tombe sur le port, et il était bien décidé à prendre le temps de visiter quelques uns des hauts lieux de Lothern. Il regarda distraitement l'étalage des boutiques, pour le plaisir des yeux avant tout puisqu'il disposait du meilleur équipement que l'on pouvait trouver sur l'Île. Il fit tout de même l'acquisition de quelques feuilles de parchemin, de plumes et d'encre afin de pouvoir écrire à ses parents dès qu'il serait arrivé à Caledor.
Au hasard d'une rue, son regard fut attiré par un imposant bâtiment, et surtout par les bannières accrochées un peu partout, ondulant au gré de la brise marine. Un puissant Dragon semblait danser sur chacune des bandes de tissu. Alca demanda à un commerçant qu'elle était la fonction de cette structure.

Ça? c'est l'ambassade de l'Échine du Dragon! Vous ne devez pas être du coin pour ignorer ce que représente ce bâtiment, pourtant votre visage m'est familier... Je doit vous confondre avec un de mes clients, peut être le fils du vieux Gildas...

Mais Alca n'écoutais plus, il avançait en direction des marches, et les gravit une à une, tandis que les paroles de son père lui revenaient en mémoire.

«Je n'en reste pas moins un Prince Dragon, et toi aussi, mon fils, tu es destiné à devenir un jour un vaillant guerrier chevauchant un noble Dragon!»

C'était peut être un signe du destin, ou juste le simple hasard, mais Alca était bien décidé à en apprendre plus sur l'Échine du Dragon. Il pénétra donc dans le bâtiment, à la recherche de quelqu'un qui pourrais le renseigner. Les gardes lui indiquèrent la salle d'audience vers lequel le Prince se rendit avec hâte.

Vous là bas! Approchez!

Alca s'arrêta net, et se retourna vers son interlocuteur. N'importe qui aurait compris au premier coup d'œil qu'il s'agissait d'un noble Prince Dragon en personne, et de sa parure se dégageait une impression de noblesse et de grandeur extraordinaire. Il observa le jeune elfe, et son regard nota plusieurs détails : Sa ressemblance frappante avec Sorfindel le Grand, et l'anneau dont le saphir scintillait au même rythme que le fourreau de l'épée.

Tu dois être Alca je présume, on m'a avertis de ton arrivée. Oui, Belannaer m'a envoyé une lettre quelque jours avant ton départ, mais je ne m'attendais pas à recevoir quelqu'un comme toi à vrai dire...
Je me présente, Bel Khaelas, Haut Prince de l'Echine du Dragon. Je t'en prie suis moi, il va falloir que nous discutions, j'espère que tu as du temps devant toi. Ne t'inquiète pas pour tes affaires, elle sont déjà dans une des chambres réservées aux Princes Dragon...