[Avant propos] Depuis le début j'avais plus ou moins une idée précise sur Dietfried Kempel et son histoire et alors que j'étais en train d'écrire une réponse pour le serment de Kaspar j'ai comme perdu le sens commun et je me suis laissé entrainé dans l'écriture. Quand je me suis rendu compte que j'avais écrit une bonne moitié de ce que vous pourrez lire j'ai décidé de vous faire partager l'histoire de mon personnage. Ceci est en résumé une présentation (détaillée) de celui-ci. J'attends vos conseils et vos critiques [...]
La taverne était pleine de vie, les clients habituels côtoyaient des hommes du guet venus prendre un peu de bon temps, des aventuriers venus conter leurs récits épique bien souvent farfelus, des jeunes nobles en mal de sensation et des mercenaires revenus du front épanchant leur soif dans un grand nombre de pintes pour mieux oublier le temps d'une soirée ce qu'ils avaient pu voir.
Rires et chants se mêlaient dans un brouhaha qui de l'extérieur pouvait paraître inaudible. Au milieu d'un tel raffut se trouvait un homme dont rien n'aurait pu venir briser le silence. Il était seul à sa table l'air pensif, les mains cramponnées autour d'une chope à moitié vide. Ses yeux étaient comme vide d'expression et son visage était emprunt d'une expression mélancolique.
Il avait le crâne rasé à tel point que la lumière du chandelier venait s'y refléter. Il portait les cicatrices de combats passés comme autant de témoignages de la dureté de sa vie. Il portait une robe de bure brune sur laquelle il avait revêtu une armure sans aucun ornement, hormis des sceaux desquels pendaient des parchemins où étaient rédigés des prières et des cantiques. A sa ceinture pendait un marteau qui semblait d'excellente facture et un livre à la couverture usée et aux pages jaunies dont on distinguait encore la comète à deux queues dorée qui l'ornait. A son cou pendait une chaîne au bout de laquelle était attaché un petit marteau en argent.
Il avait cette apparence peu avenante, l'air sombre, celle d'un homme qui quoi qu'il fasse ne pourrait plus jamais retourné à la vie banale que pouvaient connaître bien des gens. Il dégageait pour autant un certain charisme de par son allure, ses larges épaules et son port altier. Il se murmurait au sein de l'assistance qu'il se nommait Dietfried Kempel, qu'il était prêtre de Sigmar et qu'il avait depuis peu pris la tête de la Confrérie des Mercenaires du Reikland.
Selon les rumeurs il se disait qu'il était originaire d'un petit hameau perdu dans la grande forêt et que c'est dans cet environnement inhospitalier qu'il grandit au sein d'une famille de roturiers. Mais pour autant Dietfried n'avait jamais souhaité s'épancher sur le sujet. Il restait discret sur son enfance et sur sa famille. A l'âge de seize ans il entra comme initié au sein du culte de Sigmar. Il y apprit les lettres, la théologie et le verbe. Il se montra un bon élève, mais c'est surtout dans le domaine des armes qu'il fit voir l'ampleur de son talent.
Il fut dés lors envoyé au sein de l'ordre du Marteau d'Argent, branche du culte où étaient formé les réputés prêtres-guerriers. Ces hommes qui gonflent le cœur des soldats à la bataille et qui arpentent les terres de l'Empire pour y porter la parole de leur dieu et affronter ceux qui portent la marque du chaos. Quand il eut fini son enseignement on l'ordonna prêtre, on lui offrit un marteau, une bible sigmarite et sa robe de bure et lui ordonna de répandre où qu'il aille la juste parole de Sigmar.
Livré à lui même il commença à parcourir l'Empire et à y dispenser des discours passionnés, et bien souvent imagés. Il apportait la foi à ceux qui en avaient besoin et réconfortait les autres dans la leur. Il affronta nombre de périls prenant des formes insidieuses. Comme ce jour où il jeta à terre un culte de Nurgle qui terrorisait les habitants d'un hameau de l'Ostermark. C'est là qu'il convint pour la première fois que les hommes étaient des proies facile pour les dieux du chaos et que leurs promesses pouvaient en soumettre plus d'un.
Mais ceci n'était rien face à la désillusion qui le frappa quand il comprit qu'au sein même du culte de Sigmar la corruption pouvait s'insinuer aux yeux et à la barbe des plus hautes autorités.
Peu à peu alors que les années passaient Dietfried commença à vouer une certaine rancœur à l'encontre d'une partie du clergé de Sigmar jusqu'à commettre l'irréparable et à jamais avoir du sang sur les mains. Cela n'avait pas joué en sa faveur et il savait ne pas avoir que des amis au sein du culte, même pire il c'était fait des ennemis, des gens prêt à lui damer le pion et l'empêcher de s'exprimer. Il savait à présent que sa récente venue à Altdorf devait avoir attiré leur attention. Et le savoir avec une troupe de mercenaires devait avoir semé quelques craintes.
Il avait choisi de suivre sa propre voie, une voie qui pouvait le conduire à être accusé de blasphème et de crime contre l'église mais il ne souhaitait en aucun cas voir le Saint Patron de l'Empire souillé par leur corruption. Malheureusement il était déjà trop tard. Bon nombre des membres du culte, des huiles bien cachées derrières les murs de leurs cités avaient oubliés les précepte de leur dieu pour ne penser qu'à leur petite personne. L'oisiveté, la richesse, l'opulence et la soif de pouvoir avaient pourri leurs esprits comme la maladie rongeant le corps du malade. Et comme pour tout malade il fallait faire une saignée à présent.
Le souvenir de cette nuit où tout bascula dans sa vie revint à sa mémoire. Les bâtiment pris dans les flammes, les visions d'horreurs de pauvres innocents fuyant tant bien que mal et des quelques braves qui avaient pris les armes pour tenter de défendre ce qui leur restait hantait encore et toujours ses nuits. Toute sa vie durant il avait vu bien des scènes atroces, la guerre faisait parti de lui, mais c'est cette nuit que la sombre vérité lui était apparue. C'est cette nuit qu'il avait perdu foi en bon nombre de choses. Mais c'est cette nuit qu'il c'était voué plus que jamais dans les préceptes de Sigmar.
Alors que les gens mourraient sous les coups des infâmes rejetons du chaos et que le village était en proie au pillage et à d'obscènes rituels, qu'il l'avait trouvé réunissant ses effets et tout l'or qu'il pouvait amasser pour fuir. Il se souvint l'avoir supplié de venir en aide aux villageois mais ce dernier n'avait pu lui répondre qu'il était déjà trop tard et qu'il prierait pour leur salut. La rage qui l'avait alors envahi éclata et elle ne trouva sa fin qu'une fois son corps bedonnant gisant à terre dans son sang.
"Il" c'était ce prêtre de Sigmar, celui-là même qui quand il fut ordonné prêtre jura de défendre le peuple contre la menace du Chaos. Mais comment défendre cette menace quand elle vous a elle même déjà dévoré l'esprit?
Après cette nuit il se maudit d'avoir agi par instinct, guidé par ses émotions. Il resta seul à prier son dieu et à implorer le salut de son âme. C'est là qu'il compris que sa voie ne se trouvait pas dans le chemin qui lui avait été tracé par son ordre mais dans celui tracé par Sigmar. Depuis il se jura de ne plus agir qu'en son nom et de combattre la corruption n'importe où elle se trouvait. C'était son chemin de croix et il le conduirait surement à une fin anticipée mais il aurait pour réconfort de n'avoir jamais cédé aux viles tentations des dieux de la ruine cachées derrière les basses intentions.
Des années durant il continua à arpenter l'Empire, venant en aide à la population et apportant la justice de Sigmar. Il fut aimé par ceux à qui il venait en aide, mais haït par ceux à qui il venait réclamer justice. Chaque nuit il priait pour leur repentir, chaque nuit il se jurait d'arracher ce chancre qui destinait l'Empire à sombrer vers son crépuscule et quand le matin était là il reprenait sa route.
Bien des fois on tenta de lui mettre des bâtons dans les roues mais sûr du bien fondé de sa mission il s'en sortait. Il savait qu'il n'était pas seul, car d'autres que lui avaient eux aussi décidé de dénoncer cette corruption. Le plus célèbre d'entre eux Luthor Huss, avait même tenu tête au méprisable Esmer. Et quand l'Empereur dans sa grande sagesse accepta que le jeune protégé de Huss, celui qu'on disait qu'il était la réincarnation de Sigmar, Valten, conduise les armées de l'Empire face au terrible Archaon, il su au fond de lui que sa tâche avait de la valeur.
La guerre avait grandement affaibli l'église de Sigmar et un schisme se préparait. Esmer avait était renversé par le retour pour le moins fracassant de Volkmar, et il avait préféré fuir l'Empire pour se réfugier à Marienburg et préparer sa revanche. Esmer était tout ce qui était abjecte et tout ce qui répugnait Dietfried. Cet homme avait plus de goût pour les manigance, la manipulation et la politique que pour sa mission de chef spirituel du culte de Sigmar. Il n'était pas le seul fautif, bon nombre de prêtres de Sigmar avaient renié leurs préceptes pour la politique et il ne fallait y voir que la marque de l'œuvre des dieux noirs.
Mais il restait tout de même un espoir. Valten s'en était allé comme Sigmar l'avait fait auparavant et il ne faisait aucun doute que dans les heures les plus sombres il serait à nouveau présent à la tête des braves hommes de l'Empire pour défendre ces terres. Ces même terres qu'il avait conquis et unifié en un royaume fort. Plus que jamais Dietfried savait au fond de lui que son dieu veillait sur lui et sur son peuple.
Il savait aussi que des hommes luttaient chaque jour en son nom pour transmettre ses enseignements, au nom de l'unité de l'Empire et contre les machinations du chaos. Dietfried avait toujours su reconnaître ce genre d'homme quand il en voyait un et il ne lui faisait aucun doute que bon nombre des membres de la Confrérie des Mercenaires du Reikland en faisaient parti. Ils n'avaient guère bonne réputation, ils étaient considéré comme des fauteurs de troubles, des coupe-jarrets, des grandes gueules ou bien encore des hommes sans aucune vertu mais c'étaient là des préjugés qu'il avait balayé en faisant leur connaissance.
Ils étaient avant tout des frères, des hommes, des nains, des elfes unis par des liens plus solide encore que le plus solide des aciers. Ils avaient tous une histoire qui leur était propre, ils avaient pour certain quelques cadavres dans leur armoires ou des visages qui les tourmentaient chaque nuit durant, mais chacun d'eux fut accueilli sans qu'on ne le juge car ils étaient tous des hommes au courage exemplaire prêt à se battre contre la plus terrible des menaces. Il était fier de faire à présent parti des leurs et de les mener dans les heures sombres.
Parce que les heures à venir ne promettent que peu d'espoir. L'influence du Chaos est plus que jamais présente et même au sein des murs d'Altdorf elle fait son apparition sous la pire des formes... La peste.
A son retour en ville Dietfried avait entendu les gens en parler, les premiers cas avaient été recensé et il ne faisait aucun doute qu'elle aurait tôt fait de se répandre. On parlait déjà de couper la ville en deux pour empêcher le fléau de se propager mais comme à l'accoutumée c'était les pauvres gens qui auraient à en souffrir. Les nobles eux préféraient se mettre des œillères plutôt que de regarder la réalité en face. Ils préféraient se réfugier dans leurs demeure loin de toute infection et attendre dans le luxe le plus méprisable des jours meilleurs.
Mais il faut être un fou pour ne pas y voir une quelconque marque de corruption. C'est parce que les hommes refusent de regarder la vérité en face que le Chaos s'installe si aisément dans leur cœur et germe jusqu'à corrompre leur être.
C'est pour cela que Dietfried c'est promis ce soir où toute sa vie bascula qu'il consacrerait jusqu'à son dernier souffle dans la guerre contre le chaos et c'est grâce au soutien de ses hommes, les mercenaires du Reikland, qu'il pourra faire face à la plus cruelle des menace qui déferle sur l'Empire et les royaumes de ses alliés.